jeudi 1 février 2007

L'évolution de l'impression - De Gutenberg à aujourd'hui

Que penserait Johannes Gutenberg des techniques de production de documents d'aujourd'hui?

De nos jours, l'impression d'un document est un événement tout à fait anodin. Il suffit seulement de sélectionner le petit icône de l'imprimante dans notre logiciel favori et voilà que le tout s'imprime avec une précision et une vitesse époustouflante. Mais il n'en fut pas toujours ainsi. Imaginez, seulement pendant un petit instant, ce que Gutenberg, inventeur de l'imprimerie, penserait s'il voyait avec quelle aisance et simplicité nous imprimons aujourd'hui. Car, à son époque, le fait d'imprimer une seule page en quelques exemplaires, nécessitait des heures de travail à placer côte-à-côte de petits blocs métalliques mobiles (mélange de plomb, d'étain et d'antimoine), chacun avec un caractère, afin de former des mots, des phrases et des pages.

Mais pourtant, à cette époque, cette technologie est tout simplement révolutionnaire. Grâce à la technologie et aux méthodes d'impression que Gutenberg a développé, le livre est rendu public et la culture devient accessible à un plus grand nombre de personnes ce qui permet de communiquer les idées et les connaissances.

Voyons ensemble les différentes innovations de l'imprimerie :

1450 : La typographie
Johannes Gutenberg est le premier imprimeur typographique à utiliser une technique d'impression sur formes en relief à partir de petits blocs métalliques positionnés en lignes justifiées en longueur, une lettre après l'autre dans un outil appelé le « composteur », le tout est ensuite assemblé en une « forme » carrée ou rectangulaire représentant le miroir de page à imprimer. Cette surface ou forme est finalement encrée et reportée par pression sur une feuille de papier. Cette technique était toujours utilisée jusqu'au milieu des années 70 mais est pratiquement disparue aujourd'hui. Un bon typographe pouvait placer de 1000 à 1500 caractères à l'heure.

Le premier livre complété par Gutenberg fut la Bible. Un travail de 2 ans fut nécessaire pour un total de 1 282 pages.

1796 : La lithographie
Alois Senefelder invente la lithographie en 1796 qui est une technique de répulsion entre l'eau et un corps gras. L'objet doit être dessiné et ensuite transféré sur une pierre calcaire en utilisant un crayon gras. Par la suite, il utilise une technique de mouillage avec de l'eau ayant pour effet que les zones vierges (qui ne doivent pas être imprimées) repoussent l'encre qui n'adhère qu'aux zones grasse.

Ce procédé est aujourd'hui encore utilisé par des artistes pour des oeuvres graphiques à tirage limité.



1876-1904 : L’offset
La découverte de cette technique se situe entre 1876 et 1904 mais ce n’est que dans les années 1960-1970 que l’industrie du graphique commença à l’utiliser. Elle est un dérivé de la lithographie. L’offset exprime à la base l’idée du décalque.

La copie d’un élément est exécutée sur un support photosensible (plaque). Une fois développée, la plaque est « calée » sur la presse, elle s’imprime sur un élément de transfert, le blanchet, qui décalque à son tour l’image sur la feuille de papier. D’après le même principe que la lithographie (protection des parties non imprimées par de l’eau), la plaque est humectée par des rouleaux mouilleurs avant chaque encrage.

Depuis environ trente à quarante ans, dans les imprimeries à grande production, l’offset a pris l’avantage sur tous les autres procédés d’impression (typographie, héliogravure, sérigraphie).


1886 : La linotype
La révolution industrielle du XIXe siècle favorise l’émergence de l’information et du savoir technique ou culturel, et entraîne le développement des techniques permettant d’accroître sans cesse les vitesses de production d’imprimés. Jusqu'à présent manuelle, la composition des textes devient mécanique avec l’invention de la linotype par Ottmar Mergenthaler en 1886 qui permet de composer du texte à partir d’un clavier et de fondre automatiquement une ligne bloc sur une justification déterminée. Les recherches sur la chimie, les métaux et la lumière ainsi que les travaux de l'imprimeur Firmin Gillot (1820-1872) débouchent sur de nouvelles techniques photomécaniques pour préparer des formes imprimantes à partir d’images créées sur des films par photographie.

1938 – 2006 : Xérographie, laser et impression numérique
Xérographie
Nous devons cette invention à Xerox en 1938. Un cylindre, recouvert d’un matériau photoconducteur, est chargé de manière uniforme par effet Corona, grâce à un fil porté à une tension de 7 à 8 000 volts. Dans l’obscurité, le photoconducteur est isolant. Dans les zones où il est rendu conducteur par un rayonnement lumineux (souvent issu d’un laser), il se décharge. L’image latente électrostatique est ensuite révélée par un toner de charge opposée, fixé au papier par chauffage.

Plusieurs autres constructeurs ont aussi apportés leur contribution à l’amélioration de cette technique mais Xerox reste le principal acteur et inventeur, grâce aux recherches développées dans son légendaire centre P.A.R.C. (Palo Alto Research Center).


Noir-blanc
Au début des années 1960, Xerox lance ses premiers copieurs analogiques monochromes (noir-blanc) industriels. En 1982, Xerox mettait les bureaux en réseau et inventait l’Ethernet. L’aventure digitale pouvait commencer.

En 1991, Xerox lançait le premier moteur d’impression digital avec scanner, écran de contrôle et applications de compositions des documents intégrés : la DocuTech 135.

Couleur
En 1980, Xerox lançait le premier photocopieur couleur entièrement automatisé. La couleur mettra 6 ans à se vulgariser et à pénétrer le marché de manière significative. En 1992, la couleur digitale pénétrait le monde de la production.

Hewlett Packard se lança en 1984 dans la fabrication d'imprimantes laser de bureau. Le succès des lasers est immédiat ; celui des imprimantes à jet d'encre, plus coûteuses en fonctionnement, n'est pas aussi rapide. Rapides et fiables, les imprimantes laser peuvent reproduire des pages complexes contenant du texte et des images. L'impression est de qualité. Côté entretien, nul besoin de stocker ! Les cartouches de toner ont une autonomie importante.

De version en version, la qualité et les capacités graphiques des machines s'améliorent alors que la baisse des prix facilite la diffusion auprès du grand public. Puis la couleur arrive enfin, au début des années quatre-vingt-dix. Hewlett Packard confirme alors sa position de leader sur un marché en permanente évolution - en témoigne la capacité des actuelles imprimantes à jet d'encre à apporter au grand public une belle qualité d'impression et une coloration de plus en plus fidèle au document original.

Les imprimantes laser reprennent le principe du photocopieur. L'impression par laser repose en effet sur un procédé électro photographique : un faisceau laser, réfléchi par un miroir, est envoyé sur un tambour qui réagit lors de l'exposition à la lumière en se déchargeant sélectivement (en fonction des contours de l'image à imprimer). Grâce à un cylindre encreur, le tambour se couvre de pigments électrostatiques provenant du toner, à tous les endroits qui ont été balayés par le laser. La fixation des encres sur le papier est ensuite assurée par chauffage.

Et ce n'est pas fini ! Certaines imprimantes scannent, photocopient, envoient des fax… Et de nouvelles technologies d'impression apparaissent, comme la teinte par sublimation, utilisée par les professionnels des arts graphiques et photographiques pour obtenir une reproduction très précise des nuances de couleurs.

Conclusion
Gutenberg serait certainement estomaqué de constater jusqu’à quel point son invention d’il y a maintenant 557 ans a tant évoluée. Il n’est plus nécessaire d’utiliser des « composteurs » et une multitude de petits caractères mobiles en plomb et des immenses presses pour imprimer seulement quelques exemplaires à la fois. Sans oublier, qu’il devait reprendre le travail depuis le début si des copies supplémentaires devenaient nécessaires. L’évolution de l’impression ne nécessite plus autant d’espace, de matériaux et surtout de temps! Maintenant, tout se fait au bout des doigts. De plus, lorsque nous regardons de plus près les techniques utilisées par nos prédécesseurs, nous pouvons facilement constater que nos nouvelles techniques d'impression d'aujourd'hui proviennent directement des techniques d'impression de l'époque (ex: l'impression laser est vraiment un dérivé de la lithographie).

Nous pouvons affirmer sans aucun doute, que le travail effectué par Gutenberg était un véritable travail de moines.

Médiagraphie
Dictionnaire Le Petit Larousse illustré 2006
http://cerig.efpg.inpg.fr/dossier/impression-numerique/page01.htm
http://www.fnac.com/Magazine/micro_telecom/univers/univers_image/imprim/historique.asp?NID=0&RNID=0&Origin=FnacAff&SID=2a48fd27%2D42ce%2D59e6%2D81aa%2D703c4929d50a&UID=01f1478c9%2D5982%2Df182%2Dbcb6%2D6d8962390272&OrderInSession=1&TTL=020220070116
http://fr.wikipedia.org/wiki/Chronologie_de_l'histoire_de_la_presse
http://www.herodote.net/14680203.htm
http://www.memo.fr/article.asp?ID=PER_MOD_147
http://en.wikipedia.org/wiki/Johannes_Gutenberg
http://dictionary.laborlawtalk.com/Johannes_Gutenberg

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